Comme tous les autres types de cancer, plusieurs facteurs (comportements, conditions ou encore substances) augmentent les risques de développer des cancers de la bouche. De plus, lorsque certains sont combinés, le pourcentage de risque de développer un cancer buccal est encore plus grand. Heureusement, plusieurs d’entre eux peuvent être évités.
Facteurs de risque connus du cancer de la bouche
Les facteurs suivants ont été maintes fois prouvés, appuyés par de nombreuses études et statistiques, comme faisant augmenter considérablement le risque de développer un cancer buccal.
Le tabac
Le tabac, sous toutes ses formes (cigarette, tabac à priser, tabac à mâcher, cigare, pipe, etc.), constitue le facteur de risque le plus important du cancer buccal. Le risque augmente avec une grande consommation de tabac sur une longue période. Toutes les structures anatomiques (lèvres, gencives, intérieur des joues, langue, pharynx, etc.) qui peuvent être en contact avec la fumée de produits du tabac ou le tabac sans fumée sont à risque de développer des lésions précancéreuses et cancéreuses.
La consommation fréquente et/ou excessive d’alcool
La consommation fréquente et/ou excessive d’alcool sous toutes ses formes (spiritueux, vin rouge, vin blanc, bière, etc.), surtout sur une longue période. Des études démontrent d’ailleurs que le tabagisme et la consommation d’alcool combinés constituent un duo explosif en matière de risque de cancer de la bouche. Certaines études avancent même que les deux substances consommées ensemble peuvent augmenter le risque d’environ 30 fois.
Les autres facteurs de risques de cancers bucaux
Les facteurs de risques suivants sont souvent responsables du quart (25%) des cancers de la cavité buccale qui sont non reliés à la consommation de tabac et/ou d’alcool.
-Certains produits à mâcher, tels que le bétel, le paan et la noix d’arec, très populaires dans certains pays en Asie et au Moyen-Orient, comme l’Inde et le Pakistan.
-Des antécédents d’états précancéreux, tels que laleucoplasie, l’érythroplasie, l’érythroleucoplasie ou encore la fibrose sous-muqueuse buccale (tissu cicatriciel attribué à la chique de noix de bétel). Ces derniers ne dégénèrent pas nécessairement tous en cancer de la cavité buccale, mais le risque est tout de même accru en leur présence.
-L’affection chronique appelée lichen plan et l’apparition d’ulcères à l’intérieur de la bouche, surtout s’ils y demeurent longtemps sans être traités.
-Une alimentation pauvre en fruits et en légumes. La protection que ces aliments procurent contre le cancer buccal viendrait, selon certaines études, des caroténoïdes dont ils sont composés.
-Le virus du papillome humain (VPH), en particulier les souches VPH-16 et VPH-18, lorsqu’il est contracté à la suite de pratiques de sexe oral avec un(e) partenaire qui a été infecté(e) lors de contacts sexuels antérieurs. Les structures anatomiques les plus vulnérables au VPH sont la racine (base) de la langue dans le fond de la bouche, les amygdales, le palais mou et l’oropharynx. Une lésion ou une décoloration affectant ces parties du corps ne sont pas visibles directement et ne peuvent pas être détectées aussi facilement par un patient qui en est atteint que pour d’autres parties de la cavité buccale, telles que les gencives, la partie antérieure de la langue et les lèvres.
-Un système immunitaire affaibli ou compromis, après la prise de certains médicaments, une greffe d’organe, une maladie ou encore une réaction du greffon contre l’hôte (GVH) à la suite d’une greffe de cellules souches.
-Un historique d’autres cancers, en particulier un autre cancer buccal, mais aussi d’autres cancers affectant des structures situées près de la bouche, telles que le larynx, l’œsophage et les poumons, ainsi que le cancer du col de l’utérus chez la femme.
-Certaines prédispositions génétiques, surtout lorsqu’un parent, un frère, une sœur ou un enfant a déjà souffert d’un carcinome épidermoïde dans la cavité buccale.
-Prédisposition selon l’âge (les personnes âgées de plus de 45 ans sont plus à risque, avec un risque plus accru après 60 ans), selon le sexe (les hommes sont généralement deux fois plus touchés que les femmes) et selon certaines races (les hommes d’origine africaine sont plus touchés par la maladie). De plus, les hommes de race noire ont un taux de survie après 5 ans de seulement 33% pour ce type de cancer.
-Le soleil et les rayons ultraviolets (UV), surtout si les lèvres y sont exposées régulièrement et de façon prolongée sans protection adéquate (ex. : avec un baume à lèvres contenant un facteur SPF d’au moins 15).
Facteurs de risques possibles
Certains facteurs de risque n’ont pas encore été appuyés par un nombre suffisant d’études probantes, mais un lien a été fait entre ceux-ci et le cancer oral
-La fumée secondaire chez les non-fumeurs.
-Une mauvaise hygiène buccodentaire ou encore une piètre condition de la dentition. Outre un risque possible de développer un cancer, ces deux conditions peuvent mener à de graves problèmes dentaires ou parodontaux et doivent être prises au sérieux.
-La consommation d’aliments très chauds, comme le maté, produit fréquemment consommé entre autres en Amérique du Sud, ou encore des mets épicés.
-Un ajustement inadéquat de prothèses dentaires partielles ou complètes, provoquant un frottement à l’intérieur de la bouche et qui peut faire apparaître des irritations et la création de diverses lésions.
-Des facteurs socio-économiques, tels qu’un salaire et un niveau de scolarité peu élevés.